La pauvreté au travail au Luxembourg et ses causes[1]

À maintes reprises, le taux de pauvreté au travail qui est particulièrement élevé au Luxembourg, a été thématisé que ce soit dans le Panorama social de la CSL (et encore dernièrement par son directeur Sylvain Hoffmann dans le numéro 430 de mars 2023 de la revue « forum ») ou d’autres publications. Il manque cependant une analyse approfondie du « pourquoi » de ce taux de pauvreté élevé. La présente note en veut montrer quelques pistes, le travail principal restant cependant à faire. Avis aux amateurs !

Introduction

Depuis des années, la pauvreté au travail (in-work poverty – iwp)[2] est un défi majeur pour le Luxembourg. En ce qui concerne les 10 dernières années, le taux iwp est passé de 10,3% en 2012 à 13,5% en 2021[3], contre 8,9% pour la moyenne de l’UE au cours des deux années. Alors que le taux moyen de l’UE est resté inchangé, celui du Luxembourg n’a pas seulement augmenté. En 2012, cinq autres pays avaient des taux d’iwp plus élevés que le Luxembourg, en 2021 il ne reste plus qu’un pays avec un taux plus élevé que le Luxembourg, à savoir la Roumanie. Et tandis que le taux luxembourgeois a augmenté, celui de la Roumanie est passé de 18,9% en 2012 à 15,2% en 2021.

La hausse du taux iwp pour le Luxembourg entre 2012 et 2021 avec 3,2 p.p. (points de pourcentage) était la plus élevée de l’UE, devant la Bulgarie et Malte (respectivement 2,6 et 2,2 points de pourcentage). Concernant l’intensité de cette hausse du taux iwp entre 2012 et 2021, elle était de 31,1% pour le Luxembourg, qui se classe au quatrième rang de l’UE, après Malte, la Bulgarie et la Hongrie (respectivement 42,3%, 35,1% et 31,6%).

Les familles monoparentales, les non-ressortissants luxembourgeois, les travailleurs peu qualifiés travaillant dans des secteurs à bas salaires, les travailleurs avec un contrat temporaire ou à temps partiel (ou les deux), ont tous un risque plus élevé de connaître la pauvreté au travail.[4] C’est également vrai pour les jeunes travailleurs.

Causes possibles du taux élevé de risque de pauvreté au travail

Comme le soulignent diverses études[5], la pauvreté au travail est un phénomène complexe et multidimensionnel impliquant un certain nombre de facteurs individuels, familiaux et institutionnels. L’iwp a des causes multiples et entrelacées, les mouvements d’entrée et de sortie de l’iwp étant générés par des changements à la fois dans le statut d’emploi des individus et dans la situation de pauvreté des ménages. Il est donc très difficile d’évaluer ses moteurs. S’intéressant spécifiquement à la pauvreté au travail au Luxembourg, García-Muñoz souligne qu’il est « aussi fascinant que difficile. … le chercheur est confronté à l’un des taux de pauvreté au travail les plus élevés de l’UE et a des difficultés à identifier les raisons derrière… ».[6]

Compte tenu de la complexité du sujet, nous analysons d’abord les causes du taux iwp élevé au Luxembourg en général, puis plus spécialement les raisons pour lesquelles il a augmenté au cours des 10 dernières années.

a) Causes structurelles possibles

Un rapport du projet « Working Yet Poor » financé par le programme HORIZON de l’UE analyse l’impact des réglementations du droit du travail sur l’iwp pour quatre groupes différents de « personnes vulnérables et sous-représentées » (VUP). Il s’agit des salariés peu ou pas qualifiés avec un contrat de travail standard employés dans les secteurs pauvres (VUP groupe 1), des indépendants isolés et dépendants et des faux indépendants (VUP groupe 2), des travailleurs en emploi flexible (VUP groupe 3), et travailleurs occasionnels et de plateforme (VUP Groupe 4)[7]. Pour le Luxembourg, il a été constaté que la pertinence des groupes 2 à 4 est limitée et le nombre de travailleurs dans chacun d’eux est faible. Même si le rapport met en évidence certains problèmes liés aux secteurs à bas salaires, au travail temporaire et au travail à temps partiel, il conclut que globalement l’impact de la réglementation du travail sur le taux iwp est faible, et que des facteurs externes à la réglementation du travail semblent jouer un rôle important au Luxembourg.[8]

Cela implique que le taux iwp élevé au Luxembourg dépend essentiellement d’un taux élevé parmi les personnes employées à des conditions « normales », c’est-à-dire celles qui ont un contrat à durée indéterminée (CDI) et un emploi à temps plein. En effet, le taux iwp pour les CDI était de 12,0% en 2021, et celui des employés à temps plein était de 11,8%. Les deux ne sont pas si éloignés du taux iwp général avec 13,5%. De plus, le taux iwp pour les contrats à durée indéterminée était de loin le plus élevé de l’UE en 2021 (12,0% contre 8,7% pour la Bulgarie en deuxième position, et contre 5,3% pour l’UE-27). Le Luxembourg affiche également le plus petit écart entre le taux iwp global et celui des CDI. De même, le taux iwp pour l’emploi à temps plein était le deuxième plus élevé de l’UE en 2021 (11,8% contre 12,5% pour la Roumanie en première position, et contre 7,4% pour l’UE-27).

Un facteur contributif au taux iwp élevé au Luxembourg pourrait être le nombre de travailleurs rémunérés au salaire minimum (salaire social minimum – SSM)[9]. En 2012, on comptait environ 52.000 salariés percevant un salaire proche du SSM[10] (représentant 15,7% de l’emploi total, hors fonctionnaires), et en 2021 ils étaient 63.950 (15,3% de l’emploi total, hors fonctionnaires)[11]. Cependant, le niveau du salaire minimum n’est pas suffisamment élevé pour protéger les travailleurs qui le perçoivent contre le risque de pauvreté, en particulier dans le cas des travailleurs isolés avec enfants ou d’autres membres du ménage à charge. Ces familles ont droit à un complément dans le cadre du revenu minimum (revenu minimum garanti [RMG] ; depuis 2019 revenu d’inclusion sociale [Revis]), mais pour un certain nombre de travailleurs, le montant du revenu minimum perçu est également inférieur au seuil de risque de pauvreté[12]. Par ailleurs, il faut attirer l’attention sur l’important taux de non-recours au revenu minimum, qui peut également augmenter le taux iwp des personnes en activité susceptibles d’être éligibles au revenu minimum. Le taux de non-recours semble être très élevé au Luxembourg, même s’il n’y a malheureusement pas de chiffres récents sur le non-recours des personnes au Revis, notamment sur le non-recours des travailleurs qui auraient droit à un complément.[13]

Néanmoins, ce n’est pas une image exclusive au Luxembourg. Dans tous les pays de l’UE, le revenu minimum est inférieur au seuil de risque de pauvreté[14]. Par conséquent, la part des bas salaires percevant un complément de revenu minimum ne peut pas être la meilleure explication pour que le Luxembourg ait un taux iwp plus élevé que la plupart des autres pays de l’UE.

Le taux iwp des ménages avec enfants est significativement plus élevé que celui des ménages sans enfants dans la plupart des pays. Au Luxembourg, le taux AROP (at risk of poverty) pour les travailleurs vivant dans un ménage avec enfants est de 16,5% contre 10,2% pour ceux vivant dans un ménage sans enfant, alors que pour l’ensemble de l’UE, ces chiffres sont respectivement de 10,2% contre 7,8%[15]. L’impact de la composition du ménage, et surtout de la présence d’enfants, sur le niveau d’iwp est considérablement plus élevé au Luxembourg que dans les autres pays de l’UE. Si l’on regarde la population en général, on constate que le nombre d’enfants par ménage n’est pas plus élevé au Luxembourg que dans les autres pays de l’UE[16]. Mais si l’on considère la composition de la main-d’œuvre des secteurs à bas salaires en termes de pays d’origine des travailleurs et de leur nombre d’enfants, on remarque une spécificité du pays : au Luxembourg, environ 50% des salariés au SSM sont employés dans trois secteurs, le commerce de détail, les activités d’hébergement et de restauration et la construction[17]. La plupart des travailleurs de ces secteurs sont de nationalité étrangère (environ 80% pour le commerce de détail, et environ 90% pour les deux autres secteurs). Les travailleurs portugais représentent à eux seuls plus de 50% des travailleurs du secteur de la construction[18]. Cela peut expliquer en partie les niveaux plus élevés d’iwp parmi les travailleurs étrangers, et en particulier les Portugais. Cela tient au fait que les ménages résidents étrangers ont en général plus d’enfants que les ménages luxembourgeois[19]. Avec la part extrêmement élevée d’étrangers dans la main-d’œuvre luxembourgeoise[20], cela pourrait être une explication possible du taux iwp élevé au Luxembourg.

Un autre groupe de travailleurs avec enfants est particulièrement exposé au risque d’iwp : 27% des monoparentaux au travail sont pauvres en revenus au Luxembourg, contre 19% au niveau de l’UE. Cela ne s’explique pas par une occurrence significativement plus élevée de travail à temps partiel chez les parents isolés par rapport aux autres travailleurs avec enfants[21]. Cela peut plutôt indiquer que le niveau des salaires n’est pas suffisant pour échapper à la pauvreté pour de nombreux salariés isolés avec enfants et/ou que l’imposition des revenus est trop élevée pour les parents isolés par rapport aux couples – ce qui est régulièrement dénoncé par les syndicats[22] et les représentants des parents isolés[23].

Un autre groupe avec un taux iwp significativement plus élevé est celui des jeunes travailleurs. Leur taux iwp est passé de 10,2% en 2012 à 20,8% en 2021, contre 11,7% pour la moyenne de l’UE en 2012 et 12,8% en 2021. En 2012, 12 pays avaient des taux iwp des jeunes plus élevés que le Luxembourg ; en 2021, seule la Roumanie a un taux plus élevé que le Luxembourg. La hausse du taux iwp des jeunes pour le Luxembourg entre 2012 et 2021 (10,6 p.p.) a été la plus élevée de l’UE, devant la Roumanie et l’Estonie (respectivement 9,4 et 7,7 p.p.). L’intensité de cette hausse du taux iwp des jeunes entre 2012 et 2021 était de 103,9% pour le Luxembourg, se classant deuxième dans l’UE, derrière les Pays-Bas (215,6%) et devant la Lituanie (89,7%). Par ailleurs, les jeunes Luxembourgeois (entre 15 et 24 ans) ont un taux de chômage de 18,8% en 2012 et 16,9% en 2021 (voire 23,2% en 2020 !), contre respectivement 4,5 et 4,3% pour la population âgée de 25 à 64 ans[24]. Cela semble suggérer un dilemme entre accepter un contrat de travail précaire ou se retrouver au chômage. Ces deux faits peuvent expliquer le taux iwp élevé chez les jeunes, résultant des barrières du marché du travail[25]. En effet, les contrats à temps partiel ont nettement augmenté chez les jeunes actifs entre 2012 et 2021 (de 22,6% à 30,9%) ; les parts des contrats à temps partiel et des contrats temporaires sont plus élevés chez les jeunes que chez les plus âgés (30,9% à 16,1% et 35,6% à 6,5% respectivement). Avec ces résultats, le Luxembourg fait moins bien que plus de la moitié des pays de l’UE.[26]

Nous supposons que la somme, voire l’interaction de ces différentes causes, et d’autres qui pourraient être trouvées grâce à des recherches plus approfondies, peuvent expliquer le taux iwp élevé au Luxembourg.

Terminons cette sous-section par un constat intéressant : le risque que des travailleurs non pauvres deviennent pauvres est de loin le plus élevé au Luxembourg par rapport aux autres pays de l’UE[27]. En effet, sur la base des données longitudinales EU-SILC, environ 8% des travailleurs non pauvres tombent dans la pauvreté l’année suivante, c’est-à-dire deviennent des « travailleurs pauvres ». C’est plus de deux fois plus élevé que dans les autres pays de l’UE en moyenne (3,1%). Une fois que les auteurs contrôlent les caractéristiques des travailleurs[28], la composition du ménage et l’évolution de ces variables, le risque relatif accru de tomber dans la pauvreté pour les travailleurs reste significativement plus élevé au Luxembourg que dans les autres pays. Les auteurs concluent que ces différences proviennent de caractéristiques nationales non prises en compte dans le modèle. Cependant, les causes possibles d’un taux iwp élevé au Luxembourg mentionnées ci-dessus ne donnent aucune indication concernant un tel risque plus élevé de transition de travailleurs non pauvres vers des travailleurs pauvres : nous ne pouvons qu’être d’accord avec García-Muñoz[29] pour conclure que des recherches supplémentaires sont nécessaires.

b) L’augmentation au cours des 10 dernières années

Le taux AROP global luxembourgeois (donc pas le taux iwp) est passé entre 2012 et 2021 de 15,1% à 18,1%, plaçant le Luxembourg au 16e rang en 2012, pour remonter au 11e rang en 2021. Ainsi, alors qu’en 2012, 12 pays de l’UE faisaient mieux que le Luxembourg, en 2021, ils étaient 16 pays de l’UE avec un taux AROP inférieur à celui du Luxembourg[30]. Cette évolution du taux AROP général a également tiré vers le haut le taux iwp et inversement.

Les bas salaires augmentent généralement beaucoup moins vite que les hauts salaires[31] : le seuil de risque de pauvreté a augmenté entre 2012 et 2021 de près de 30%[32] et le SSM de seulement 22%[33]. Comme nous avons vu que les salariés du SSM ont souvent droit à un complément de revenu minimum, force est de constater que le revenu minimum a également augmenté plus lentement, voire plus lentement que le SSM, à savoir d’environ 20%.[34]

L’augmentation de l’iwp est également due au fait qu’entre 2012 et 2021 la réduction de l’AROP par les transferts sociaux (hors retraites) est passée de 47,9% en 2012 à 34,2% en 2021, respectivement de 13,9 p.p. à 9,4 p.p., alors que dans l’ensemble de l’UE, il y a même eu une augmentation de 8,9 p.p. à 9,9 p.p. dans cet impact des transferts sociaux[35]. Ainsi, contrairement à l’UE, les transferts sociaux, y compris RMG/Revis mais aussi d’autres transferts ont été moins efficaces pour réduire la pauvreté au Luxembourg, et ils ont été encore moins efficaces en 2021 qu’en 2012. Une répartition par statut d’activité de la réduction de la pauvreté via les transferts sociaux n’est malheureusement pas disponible sur le site web d’Eurostat.

L’augmentation de l’iwp des ménages avec enfants peut être liée au fait qu’après 2006, toutes les prestations familiales ont été gelées – y compris les allocations familiales, les allocations de naissance et d’adoption, les allocations de rentrée scolaire, les allocations spéciales pour enfants handicapés, le revenu de remplacement du congé parental, les allocations de maternité, les allocations d’éducation et le crédit d’impôt pour enfants appelé boni pour enfants[36]. Comme le Luxembourg dispose d’un mécanisme d’indexation selon lequel les revenus tels que les salaires, les pensions et les autres transferts sociaux en dehors des prestations familiales sont régulièrement ajustés à l’inflation, la contribution relative des allocations familiales au budget global des ménages a diminué. L’indexation des prestations familiales n’a repris qu’au 1er janvier 2022. Les salaires, pensions et autres transferts sociaux continuant d’être ajustés en fonction de l’inflation, on peut conclure que la contribution des prestations familiales à la réduction de la pauvreté (y compris la réduction de l’iwp) pour les ménages avec enfants a diminué en termes relatifs.

Une dernière explication possible de l’augmentation du taux iwp entre 2012 et 2021 pourrait provenir de la non-indexation du barème d’impôts depuis 2009. Comme les salaires et certains transferts sociaux augmentent avec l’inflation (en raison du mécanisme d’indexation), les seuils d’imposition inchangés associés à la progressivité du barème se traduisent en une augmentation des impôts. Cela conduit à une perte effective de revenu disponible, car des impôts plus élevés signifient que le salaire net n’augmente pas aussi rapidement que le salaire brut – indexé -, une évolution qui peut entraîner un taux AROP plus élevé et également un taux iwp plus élevé.[37]

Mesures possibles capables de relever ce défi

Selon les constats rapportés ci-dessus, les mesures suivantes pourraient être envisagées :

– les politiques qui contribuent à une distribution primaire plus uniforme des salaires devraient être explorées, par ex. des politiques qui peuvent aider à combler les lacunes du cadre réglementaire du travail concernant, par exemple, la négociation collective, les travailleurs des plateformes, etc. et/ou des politiques qui peuvent aider à combler d’éventuelles lacunes ;

– le salaire minimum et le complément du régime de revenu minimum (ainsi que d’autres transferts sociaux) devraient être renforcés pour aider à sortir les travailleurs de la pauvreté ;

– les obstacles au marché du travail pour les jeunes doivent être analysés et traités par des mesures appropriées ; les raisons (y compris celles liées au cadre juridique existant) des proportions élevées de contrats à temps partiel et temporaires chez les jeunes devraient également être analysées et traitées au besoin – éventuellement par le biais d’une réforme du cadre juridique de ces deux formes atypiques de contrats ;

– le système fiscal devrait être révisé de manière à ce que les pauvres soient systématiquement exonérés de l’impôt sur le revenu (et d’autres impôts dans la mesure du possible) ; le SSM ne devrait pas être taxé ; le barème d’impôts devrait également être régulièrement ajusté à l’indexation des salaires ; la fiscalité des monoparentaux doit être réformée ;

– les niveaux de formation devraient être relevés par une réforme de la formation professionnelle, lui donnant plus de pertinence pratique, ainsi qu’en encourageant l’apprentissage tout au long de la vie ; et

– des efforts continus doivent être faits pour mieux réconcilier vie professionnelle et vie familiale, afin de lever les barrières à l’emploi et d’offrir à chacun la possibilité de gagner sa vie par le travail, tout en assurant les responsabilités familiales.


1. Cette note repose largement sur un document rédigé en janvier 2023 pour la Commission européenne.

2. Conformément à la définition convenue par l’UE de l’iwp, une personne est exposée au risque de pauvreté au travail si elle travaille et vit dans un ménage exposé au risque de pauvreté. Les individus sont classés en actifs occupés (selon la définition du statut d’activité le plus fréquent qui est défini comme le statut que les individus déclarent avoir occupé pendant plus de la moitié du nombre de mois de l’année civile). Un ménage est à risque de pauvreté (AROP : at risk of poverty), si son revenu disponible équivalent est inférieur à 60% du revenu médian national équivalent disponible des ménages. La population couverte est âgée de 18 à 64 ans. Voir European Union, Social Protection Committee, Indicators Sub-group (2022) :, Portfolio of EU Social Indicators for the Monitoring of Progress Towards the EU Objectives for Social Protection and Social Inclusion, 2022 Update, Publications Office of the European Union, Luxembourg, p. 21.

3. Tous les taux iwp de 2012 à 2021 utilisés dans ce rapport proviennent de la base de données d’Eurostat [ilc_iw], extraite le 5 janvier 2023. Nous travaillons généralement dans cette note avec les données de 2021, parce qu’au niveau des indicateurs EU-SILC, dont le taux AROP et le taux iwp, ceux-ci ne sont pas encore disponibles pour les années après 2021.

4. Selon García-Muñoz, Antonio (2022) : In-Work Poverty in Luxembourg, in: Ratti, Luca (ed., 2022) : In-Work Poverty in Europe – Vulnerable and Under-Represented Persons in a Comparative Perspective, Pays-Bas.

5. Voir p.ex.: Eurofound (2017) : In-work poverty in the EU, Publications Office of the European Union, Luxembourg, citing Lohmann, Henning (2009) : “Welfare states, labour market institutions and the working poor: A comparative analysis of 20 European countries”, European Sociological Review, Vol. 25, No. 4, Oxford ; Ratti, Luca, García-Muñoz, Antonio & Vergnat, Vincent (2022) : The Challenge of Defining, Measuring, and Overcoming In-Work Poverty in Europe : An Introduction, in : Ratti, Luca (ed., 2022) : In-Work Poverty in Europe – Vulnerable and Under-Represented Persons in a Comparative Perspective, Pays-Bas ; ou Guio, Anne-Catherine, Marguerit, David &. Salagean, Iona Cristina (2021) : In-work poverty and deprivation dynamics in Europe, in : Guio, Anne-Catherine, Marlier, Eric & Nolan, Brian (eds, 2021) : Improving the understanding of poverty and social exclusion in Europe, Publications Office of the European Union, Luxembourg.

6. Voir García-Muñoz (2022).

7. Voir Ratti, Luca (ed., 2022) : In-Work Poverty in Europe – Vulnerable and Under-Represented Persons in a Comparative Perspective, Pays-Bas.

8. Voir García-Muñoz (2022).

9. Le salaire minimum mensuel brut pour les salariés à temps plein âgés de 18 ans et plus était de 2.256,95 € en décembre 2021 et a été augmenté à trois reprises depuis lors.

10. L’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) classe les salariés les moins bien payés dans la catégorie « au voisinage du SSM » si leur salaire est inférieur ou égal à 102 % du SSM, voir Chambre des Députés (2022) : Projet de loi portant modification de l’article L.222-9 du Code du travail, Document parlementaire No 8117, Luxembourg, p.15.

11. Voir Chambre des Députés (2022), p.18. Les calculs sont toujours effectués au 31 mars de chaque année.

12. Comparer STATEC (2018) : Rapport travail et cohésion sociale 2018, Analyses 1/2018, Luxembourg et Chambre des Salariés Luxembourg (CSL, 2016) : Avis II/62/2016 relatif au projet de loi modifiant l’article L.222-9 du Code du travail, Luxembourg ; Chambre des Salariés Luxembourg (CSL, 2017a) : Avis II/16/2017 relatif au projet de loi relative au Revenu d’inclusion sociale (intitulé abrégé), Luxembourg ; Chambre des Salariés Luxembourg (CSL, 2017b) : Avis (complémentaire) II/58/2017 relatif au projet de loi relative au Revenu d’inclusion sociale (intitulé abrégé), Luxembourg.

13. Les deux seules études sur cette question ont été publiées en 2010 (sur des données de 2005 et 2007) par CEPS/INSTEAD (2010) : Eligibility and take up of social assistance for immigrants and nationals: the case of Luxembourg, Working Paper n°2010-05, Differdange et Amétépé, Fofo (2010) : L’efficacité du revenu minimum au Luxembourg: l’analyse du non recours, in Degrave, F. et al. (eds): Transformations et innovations économiques et sociales en Europe: quelles sorties de crise? Regards interdisciplinaires, Louvain. Ils ont constaté que le taux de non-recours au Luxembourg atteignait respectivement 54,3% ou 65,1%. Concernant les raisons de ce taux élevé de non-recours, voir aussi Urbé, Robert (2021) : ESPN Thematic Report on Access to social protection for young people – Luxembourg, European Social Policy Network (ESPN), Brussels: European Commission, chapitre 5.

14. Voir p.ex. European Parliament (2021) : Policy Department for Economic, Scientific and Quality of Life Policies, Directorate-General for Internal Policies: Strengthening minimum income protection in the EU, EMPL in Focus, Briefing PE 662.900, European Union, Fig. 1 en p. 7.

15. Le taux AROP au Luxembourg pour les travailleurs vivant dans des ménages avec enfants était de 13,5% en 2012 et est passé à 16,5% en 2021, le deuxième taux le plus élevé de l’UE (derrière la Roumanie avec 17,3%). Pour l’ensemble de l’UE, le taux est resté stable au cours de cette période – 10,2% en 2012 et en 2021.

16. Son indice synthétique de fécondité est même l’un des plus faibles de l’UE (voir la base de données Eurostat [demo_find], extraite le 6 janvier 2023). Cependant, il faut aussi noter qu’un certain nombre d’enfants ne sont pas nés au Luxembourg, mais migrent avec leurs parents au Luxembourg, comme le montre un taux d’immigration élevé. Ainsi, la proportion de la population âgée de 0 à 14 ans est de 16% au Luxembourg, la huitième plus élevée de l’UE (voir base de données Eurostat [demo_pjanind], extraite le 6 janvier 2023).

17. Ces chiffres et faits se retrouvent dans l’exposé des motifs du projet de loi N° 8117: Chambre des Députés (2022).

18. Chiffres de la base de données IGSS, extraits de https://adem.public.lu/fr/marche-emploi-luxembourg/faits-et-chiffres/statistiques/igss.html, téléchargé le 6 janvier 2023.

19. Voir p.ex. STATEC (2022) : La démographie luxembourgeoise en chiffres, Edition 2022, Luxembourg, p.14.

20. Voir https://adem.public.lu/fr/marche-emploi-luxembourg/panorama-marche-emploi/marche-international-dynamique.html, téléchargé le 6 janvier 2023.

21. Calculs propres sur la base des microdonnées EU-SILC.

22. Confédération générale de la fonction publique (2017) : Réforme fiscale 2017: la double peine des monoparentaux.

23. Voir https://paperjam.lu/article/double-charge-fiscale-familles, téléchargé le 15 janvier 2023.

24. Données de la base de données Eurostat [une_rt_a], extraites le 6 janvier 2023, voir aussi Urbé (2021).

25. Comparer Eurofound (2017).

26. Données de la base de données Eurostat [lfsi_pt_a] and [lfsi_pt_a_h], extraites le 6 janvier 2023.

27. Voir Guio et al. (2021), p.267-270; il est à noter que selon le tableau 15.4 en page 269/270, l’interprétation en bas de page 267 contient une erreur : les mots « lowered » et « increased » doivent être intervertis.

28. P. ex. expérience professionnelle, niveau d’instruction, durée du contrat, limitations de santé auto-évaluées, pays de naissance, travail à temps partiel ou à temps plein, catégorie professionnelle, travail indépendant.

29. Voir García-Muñoz (2022).

30. Voir base de données Eurostat [ilc_li02], extraite le 6 janvier 2023.

31. Cela peut être conclu selon les données de la base de données d’Eurostat [earn_ses_annual], extraites le 6 janvier 2023.

32. Voir base de données Eurostat [ilc_li01], extraite le 6 janvier 2023.

33. Voir base de données Eurostat [earn_mw_cur], extraite le 6 janvier 2023.

34. Voir les tableaux « paramètres sociaux » régulièrement publiés par l’IGSS sur leur site de publications : https://igss.gouvernement.lu/fr/publications.html, téléchargé le 6 janvier 2023.

35. Calculés en utilisant la base de données Eurostat [ilc_li02] et [ilc_li10], extraites le 6 janvier 2023.

36. Les trois dernières ont été supprimées au 1er juin 2015 (1er août 2016 pour la dernière).

37. Comparer p.ex. https://www.csl.lu/fr/pages-economiques/inegalites-et-pauvrete/, téléchargé le 6 janvier 2023, dans le chapitre intitulé “Comment les inégalités fiscales renforcent-elles les inégalités de revenus et de patrimoine?”.